La réforme de la première année de médecine s’inscrit directement dans le projet de loi « Ma santé 2022 », présenté par le président de la République et par la ministre des Solidarités et de la Santé comme « une transformation en profondeur de notre système de santé ». L’organisme Stan Santé Formasup vous aide à comprendre cette réforme.
Concours de médecine : la fin du numerus clausus
L’expression « numerus clausus » signifie « nombre fermé » en latin. Elle désigne la limite fixée chaque année du nombre d’étudiants admis en deuxième année des études de santé. Défini par décret, le numerus clausus en France fait l’objet d’une réglementation précise. Ce chiffre a pour objet de réguler le nombre de diplômes (de médecine, d’odontologie, de pharmacie et de maïeutique) et donc, de réguler le nombre de professionnels de santé exerçant ces métiers. Il a aussi pour vocation de limiter le nombre d’étudiants et, par là-même, d’assurer une sélection pour ces métiers.
Le numerus clausus de médecine : une pratique vieille d’un demi-siècle
Le numerus clausus a été mis en place en France au début des années 1970. L’État cherche alors à apporter une réponse face à la recrudescence des vocations médicales et pharmaceutiques. Mais en presque 50 années d’existence, le numerus clausus aura été sous le feu des critiques. En 2018 par exemple, sur les 60 000 candidats inscrits en PACES (Première Année Commune aux Études de Santé), à peine 23 % ont été autorisés à poursuivre leurs études médicales.
Le numerus clausus, première victime de la réforme des études de santé 2020
L’un des pans majeurs de la réforme de la première année de médecine de 2020 est donc la suppression du numerus clausus… au profit d’un autre mode de contrôle. Le principe ? À partir de la rentrée 2020, ce n’est plus l’État qui dictera le nombre d’étudiants autorisés à passer en deuxième année ; ce privilège sera délégué aux universités. Concrètement, chaque faculté va déterminer avec l’ARS le nombre de places qu’elle ouvrira en deuxième année, en basant ses chiffres sur les besoins locaux en médecins, en pharmaciens, en chirurgiens-dentistes, etc.
Ce qu’il faut retenir ? Même si le numerus clausus disparait techniquement, la sélectivité extrême de ce parcours demeure.
Une filière PASS pour remplacer la PACES
L’expression couramment employée depuis 2018 de « réforme de la PACES » en cache une autre : celle de suppression de la PACES. En effet, la Première Année Commune aux Études de Santé disparait dès la rentrée 2020… du moins, dans sa forme actuelle. Elle est remplacée par une nouvelle première année appelée « PASS ».
La filière PASS, la première voie pour accéder aux études de santé MMOP et kinésithérapie
Aussi appelée « Portail Santé », cette nouvelle première année baptisée « PASS » sera la première voie d’accès aux études de santé dites MMOP, initiales de :
- Médecine
- Maïeutique (pour exercer le métier de sage-femme)
- Odontologie (pour exercer le métier de chirurgien-dentiste)
- Pharmacie
À noter : elle sera aussi la voie d’accès pour les IFMK, les Instituts de Formation en Masso-Kinésithérapie.
Comment passer en deuxième année de médecine après la filière PASS ?
L’inscription en filière PASS sera ouverte sur Parcoursup aux titulaires du baccalauréat. Cette année pourra être suivie dans l’une des universités françaises comprenant une faculté de santé, comme celle de Lorraine. Le bachelier choisissant ce parcours devra également choisir une option correspondant à ses points forts et à ses autres projets éventuels : droit, langues, eco-gestion, STAPS.
À l’issue de cette année, qui exigera une très importante masse de travail personnel, les étudiants pourront candidater en deuxième année de la filière de leur choix à condition d’avoir validé 60 ECTS (les crédits européens). Si un étudiant remplit cette condition, il ou elle pourra se soumettre aux épreuves d’admission organisées par son université. Celles-ci prendront la forme d’une épreuve écrite ainsi, selon les facultés, qu’une épreuve orale.
Ce qu’il faut retenir : même si la PACES disparait techniquement et, avec elle, ses redoutés concours, la filière PASS partage de très nombreux points communs avec celle-ci. Parmi ceux-là figurent la grande sélectivité à laquelle sont soumis les candidats.
La Licence avec une option « accès santé » ou L.AS : l’autre voie d’accès aux études de médecine
Si la filière PASS s’apprête à offrir une partie des places en deuxième année des filières MMOP, par quel biais seront offertes les places restantes à l’issue de la réforme PACES ? La réponse, c’est la « L.AS », initiales de « Licence Accès Santé ».
Une Licence qui comporte une partie de matières médicales seulement
Le concept de la L.AS (aussi appelée « mineure santé ») est le suivant : le titulaire d’un baccalauréat ambitionnant une carrière de médecin, de pharmacien, de dentiste, de maïeuticien ou de kiné peut ne pas s’inscrire en PASS, mais dans une autre Licence 1. Cette Licence 1 devra inclure des matières liées aux études médicales : c’est là l’option « accès santé ».
Cette voie a été pensée pour diversifier les profils des futurs professionnels de la santé. Mais attention : toutes les Licences ne seront pas éligibles. Licences de droit, de chimie ou encore de mathématiques ; chaque université proposera ses filières éligibles.
Ce qu’il faut retenir : la Licence avec Accès Santé s’adresse aux bacheliers qui émettent encore des doutes quant à leur volonté de s’engager dans des études médicales. Il s’agit là aussi d’une filière exigeante, puisque l’étude des matières médicales sera couplée à celle d’autres matières liées, pour leur part, au droit, aux mathématiques, etc.
L’application de la réforme PACES à Nancy
Pour l’année 2020-2021, l’université de Lorraine prévoit une dernière année de PACES, mais uniquement pour les futurs doublants. Si vous étudiez en PACES au cours de l’année 2019-2020, vous aurez donc encore la possibilité de redoubler la PACES en 2020-2021. Un numerus clausus dédié aux doublants sera déterminé pour l’année universitaire 2020-2021.
Étudier en Parcours Spécifique Accès Santé (PASS) à Nancy
À Nancy comme ailleurs, il sera impossible de redoubler le PASS. L’étudiant s’engageant dans cette voie aura ainsi trois possibilités à l’issue de son année :
- il ou elle valide son année grâce à une moyenne minimale de 10 sur 20 et l’obtention de 60 ECTS, et il ou elle réussit les épreuves d’admission : l’étudiant peut donc entrer en deuxième année d’études de santé
- il ou elle valide son année grâce à une moyenne minimale de 10 sur 20 et l’obtention de 60 ECTS, mais il ou elle ne réussit pas les épreuves d’admission : l’étudiant pourra prétendre à entrer en deuxième année de sa matière mineure, puis recandidater à la fin de cette deuxième année pour rejoindre le cursus MMOP ou kinésithérapie
- il ou elle ne valide pas son année car il ou elle a obtenu une moyenne inférieure à 10 sur 20 et/ou moins de 60 ECTS : comme le PASS ne peut pas être redoublé, l’étudiant devra se réorienter via Parcoursup
Étudier en Licence Accès Santé (L.AS) à Nancy
À l’université de Lorraine, certaines Licences seulement seront éligibles aux L.AS. Certaines de ces Licences à mineure santé seront présentes sur les deux sites de l’université (Nancy et Metz) :
- Droit
- Économie et gestion
- STAPS
- Sciences de la vie et de l’environnement
- Physique – Chimie
- Sciences pour l’ingénieur
- Maths Info
À l’inverse, d’autres Licences à mineure santé seront présentes uniquement sur l’un des deux sites :
- Langues littératures & civilisations étrangères et régionales , Allemand (uniquement à Metz, sur le campus Bridoux)
- MIASHS (uniquement à Nancy, sur le campus Brabois)
Pour valider son année, l’étudiant devra avoir obtenu une moyenne minimale de 10 sur 20 à la fois dans sa majeure et dans sa mineure santé, ainsi que 60 ECTS. Si ce n’est pas le cas, il pourra redoubler son année (le redoublement est toléré en L.AS, contrairement au PASS). Si les conditions sont remplies :
- il ou elle réussit les épreuves d’admission : auquel cas, l’étudiant pourra donc entrer en deuxième année d’études de santé
- il ou elle ne réussit pas les épreuves d’admission : auquel cas, l’étudiant rejoindra la deuxième année de sa majeure pour, l’année suivante, recandidater afin de rejoindre le cursus MMOP ou kinésithérapie
Les épreuves d’admission à l’université de Lorraine
D’après les sources de Stan Santé, l’université de Lorraine imposera à la fois des épreuves écrites et des épreuves orales pour admettre ou refuser ses étudiants en santé. La moitié des places offertes à partir de 2020 par l’ARS et l’université sera offerte aux « grands admissibles », c’est-à-dire aux étudiants ayant obtenu des résultats suffisamment élevées en PASS ou en L.AS (25 % de chacune des deux voies d’entrée) pour ne pas se soumettre à ces épreuves d’admission.
Réforme de la première année de médecine : des études qui restent sélectives
Comme le stipule le dossier officiel mis en ligne en novembre 2019 par les ministères concernés, « les études de santé restent sélectives ». Dès la rentrée 2020, les candidatures seront donc évaluées sur :
- « les notes obtenues au cours du parcours de formation qui sont pertinentes pour apprécier les compétences nécessaires pour réussir les études de santé»
- « des épreuves complémentaires, orales ou écrites, qui permettent d’apprécier d’autres compétences également utiles»
Les formules Stan Santé pour accéder aux études de santé
Vous l’aurez compris : la réforme de la PACES à Nancy comme ailleurs en France ne signifie pas la dérégulation totale de l’accès aux études de santé. C’est pour cela que Stan Santé continue de vous accompagner dès la rentrée 2020, pour vous entraîner à toutes les épreuves qui émailleront votre parcours. Pour en savoir plus ou recevoir votre brochure, cliquez ici.
Des questions ? Demandez-nous !
LES INTERNAUTES AYANT CONSULTÉ CET ARTICLE ONT ÉGALEMENT RECHERCHÉ
- réforme médecine 2020
- réforme fac de médecine
- réforme PACES redoublement